Entrainement en altitude: l'arme absolue? #1


On sait depuis plusieurs décennies que l'entrainement en altitude joue un rôle majeur dans l'amélioration des performances à basse et haute intensité, en altitude comme au niveau de la mer.
Les passages en altitude se sont développés avec l'approche des JO de Mexico en 1968, à plus de 2400m.

Cet essoufflement n'est que le sommet de l'iceberg car une multitude de réactions internes se mettent en oeuvre pour obtenir une adaptation adéquate.
Dans la fin des années 60, les chercheurs ont souhaité affiné leurs connaissances des effets de l'altitude sur la performance afin d'aider les entraineurs dans leur travail.
 
Aujourd'hui, avec la présence de centres d'entrainement en altitude, tous les sportifs peuvent "essayer" de bonifier ces périodes d'entraînement, encore faut-il bien comprendre les mécanismes adaptatifs et leur évolution dans le temps.

1ère étape: je monte en altitude, que se passe-t-il dans mon corps?

L'altitude est un stress pour l'organisme au même titre qu'une séance d'entraînement. Ce stress va engendrer une fatigue à plusieurs niveaux:
  • ma fréquence respiratoire augmente,
  • ma fréquence cardiaque augmente,
  • ma diurèse augmente (production d'urine),
  • ma saturation en oxygène diminue,
  • ma capacité à tamponner l'acidité d'une séance lactique est diminuée,
  • mon appétit diminue,
  • mon sommeil peut être alteré.
Cela fait une sacré liste et peu engageante en plus. La préparation d'un stage en altitude demande donc un certain savoir-faire sur lequel nous reviendrons plus tard.
 
A moyen terme, on observe des modifications ou plutôt des adaptations dans le fonctionnement de l'organisme :
  • Stimulation des codeurs de l'EPO (hormone stimulant la production de globules rouges) et du 2-3 DPG (régulateur du transport de l'o²) dés les premières heures en altitude jusqu'à 48h,
  • Augmentation de la masse en hémoglobine et en réticulocytes (ce sont les globules rouges en formation),
  • Développement des capillaires au niveau des organes pour transporter une plus grande quantité d'oxygène,
  • Augmentation de la capacité à métaboliser les acides gras libre d'où une perte de masse générale (l'altitude agit aussi sur l'appétit mais dans le mauvais sens).
Ces adaptations sont idéales dans le cadre d'un sport aérobie car les processus de transport et d'utilisation de l'oxygène seront améliorés. Ainsi nous pouvons augmenter la charge d'entraînement une fois de retour sur le plancher des vaches ou bénéficier d'un pic de forme...mais c'est à manier avec précaution, nous le verrons ultérieurement.

Alors la montagne, ça vous gagne?