Qualité et/ou quantité

Deux paramètres incontournables de l'entrainement sont souvent oubliés ou mal maîtrisés au grand désaroi des athlètes: la quantité et la qualité.
Prenons le triathlète, souvent reconnus pour être un stackanoviste de l'entrainement mais posons-nous la question de savoir s'il peux faire aussi bien voire même mieux avec moins d'entrainement.

En effet, on garde tous en tête les équipes sportives chinoises ou russes qui construisent leur gloire sur une quantité de séances, de séries, de répétitions ahurissantes qui font réver ou peur à plus d'un.
Sur le fond, l'idée est valable: le champion cherche à repousser ses limites, et ce, autant en compétition qu'à l'entrainement.
Sur la forme, les déchets c'est à dire les sportifs cassés et laissés sur le bord de la route sont légions.
Pourtant les entraineurs connaissent aussi le principe de progressivité pour s'adapter continuellement aux capacités physiologiques et anatomiques du sportif (Astrand et Rodahl, 85).
Malgré tout, le point de rupture est souvent atteint dans des pays où les résultats sportifs font partis de l'image de supériorité entre nations.


La qualité dans l'entrainement est une notion relativement nouvelle dans le sport où le résultat est essentiel, peu importe la forme.
L'entraineur peut demander un maximum d'intensité, de précision sur un laps de temps court à son sportif.
On retrouve ce genre de mode de pensée dans les sports de force-vitesse principalement car la qualité gestuelle est gage d'éfficacité et on sait que la fatigue va dégrader le mouvement.


Aujourd'hui, il est possible que, même, les sports d'endurance puissent intégrer ce mode de fonctionnement en rationnalisant le temps passé en piscine, à vélo ou à courir.
De fait, la natation intègre cette manière de faire par confort: l'homme n'est pas dans son élément dans l'eau et se doit d'enchainer les séries avec des récupérations actives ou courtes en mode passif. Son potentiel énergétique restant limité, des séances de plus d'une heure et demi sont rares.
Par contre, en càp et vélo, le temps dépensé inutilement saute aux yeux des observateurs: combien d'entre-nous roule ou cours sans objectifs précis et ne rationalise pas leur temps d'entrainement.


Si il y a quelque chose qui n'a pas besoin de rationalité, c'est le pouvoir destructeur et fatiguant de minutes ou d'heures d'entrainement inutiles sur un organisme.
Non pas ici l'idée de remettre en cause une sortie longue ou le travail foncier hivernal mais plutôt de rendre rentable le reste de la préparation et de savoir à partir de quel moment notre corps ne compensera plus des efforts qui nous porteront préjudices lors de notre objectif.
Pour faciliter la vie du sportif, certains entraineurs ont développé des systèmes de quantification de l'entrainement de manière à évaluer ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire.


Côter chaque type de séances en terme de répercutions physiologiques, attentionnelles ou nerveuses et on peut ainsi additionner les points et comparer avec les semaines précédentes et celles à venir dans un soucis de progressivité.
Cette cotation impliquera, de fait, de préparer à l'avance ses propres séances et obligera le sportif à ne pas courir pour courir ou rouler pour rouler mais réfléchir à l'investissement qu'il peut mettre dans le temps impartis à son sport sans partir à l'inconnu.


Exemple: “j'ai 2 heures pour rouler, je monte à Saint Cézaire et je reviens” peut devenir “j'ai 2 heures: je m'échauffe pendant 30 minutes, puis j'alterne 1' en danseuse, 1' en grimper assis puis retour tranquille en récupération active pour préparer l'Alpe d'Huez
Votre programme ne sera plus un enchainement de séances plus ou moins en rapport les unes avec les autres mais un véritable chemin vers votre objectif.


N'oublions pas qu'il n'y a pas de chemin vers le bonheur car le bonheur, c'est le chemin.