Les 3 premiers kilomètres présentent la particularité d'offrir aux trailers 1400m de dénivellée positive d'une traite. Tout le monde transpire, tire sur son camel bag malgré l'essoufflement. Peu à peu, la vitesse ascensionnelle se réduit.
Je suis en course.

Au bout de 2h30 de course, sur de la piste "forestière" (cela n'en a que le nom car les arbres sont 500m plus bas), la chaleur est étouffante. Je vide les dernières gorgées de ma réserve d'eau avant la première grande descente et le premier ravito.
A partir de cet instant, les indices de déficience physiologique vont s'empiler et m'alerter sans que je puisse y faire quelque chose:
- je ne suis pas aussi précis dans le choix de mes trajectoires en descente que d'habitude,
- ma coordination musculaire est en retard vis à vis des demandes d'une course en descente (la chute est évitée plus d'une fois),
- ma vitesse ralentie jusqu'à la marche (2km/h à l'approche du ravito).
- je ne transpire plus de manière générale,
- je n'ai plus de salive,
- ma fréquence cardiaque reste supèrieure à 150bpm à l'arrêt sans essouflement,
- j'ai des vertiges et ai du mal à répondre aux questions basiques du médecin présent au ravito.
Voici les indices progressifs de perte de contrôle de l'organisme qui met sur OFF les fonctions les moins vitales et essaye de compenser un deshydratation avancée.
Bilan des courses: rythme cardiaque troublé + baisse de la pression artérielle + perte de connaissance = évacuation en hélico.Sous cette anecdote bien réelle, il faut retenir quelques points importants pour éviter de mettre son organisme en surchauffe:
- boire avant d'avoir soif mais surtout boire une boisson isotonique que l'estomac digére facilement,
- s'équiper de vétements respirant; attention au camel bag qui limite le refroiddissement dans le dos!!
- si vous ne transpirez plus: c'est le signe ultime de surchauffe, vous n'avez plus assez de liquide à suer, le danger est proche.
Outre la mise sous perfusion et le refroidissement en mouillant la victime, les cas extrêmes peuvent entraîner le décès ou tout le moins, un désordre du système de thermorégulation à long terme.
Pour conclure: pensez à boire, à vous mouiller et prévoyez quelques sorties d'entrainement aux heures chaudes pour vous acclimater progressivement en vue d'une épreuve sous forte chaleur.
Sinon, je vous conseille ce trail même si je n'ai pas vu tout le parcours: les décors sont magiques, le parcours dur, les organisateurs adorables et très compétents
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