Quelles demandes physiologiques sur une épreuve de triathlon LD?

Pour développer un plan d'entraînement personnalisé, il faut aller au-delà d'une simple pratique personnelle. L'entraîneur doit se documenter et mettre des chiffres sur une activité physique, chiffres qui permettront notamment de comprendre... les demandes physiologiques chez le triathlète LD par exemple.

Petite revue de connaissances à ce sujet:

La durée d'effort retenue est actuellement de:
- de 3h45 à 7 h00 sur un épreuve half-distance,
- de 8 à 17h00 sur une épreuve full-distance.

C'est une durée relativement longue pendant laquelle l'intensité d'effort est proche des 80% de la fréquence cardiaque maximale.
 

Sur le plan énergétique, les chercheurs évaluent la dépense à 4500kcal sur half et jusqu'à 11500kcal sur Ironman (Laursen and Rhodes, 2001;
Kimber et al., 2002; Gillum et al., 2006).
Pour ma part, en tenant compte de relevés effectués sur des sportifs dont j'assure la préparation lors de courses comme Nice, Roth ou Embrun, j'observe des valeurs allant de 4000kcal à 6500kcal uniquement sur la section cyclisme. Il va de soi que le profil montagneux d'Embrun engage le sportif dans une consommation importante d'énergie provenant essentiellement de l'oxydation des sucres et des graisses.

La régulation de la température corporelle est aussi mis en action avec des épreuves courues essentiellement sous des latitudes ensolleillées
(Hawaii, Nice,...). On sait que de la transformation des nutriments à la production d'un mouvement, 75% de l'énergie sera réduite à l'état de
chaleur. Il n'est donc pas choquant de mesurer des températures corporelles de l'ordre de 40°c.
Pour maintenir une température interne stable (37°c), notre corps va perdre du liquide (sueur) par évaporation cutanée. Au-delà de la perte
liquidienne qui peut être supérieure à 1l par heure et donc impacter le système cardio-vasculaire principalement, l'évaporation d'un litre de sueur
consomme aussi de l'énergie (environ 500kcal).

Certains lieux sont par contre moins exotiques et plus rustiques: on peut penser à certains éditions de l'Embrunman, à la première édition de l'IM
Tahoe débutée par des températures inférieures à 0°c ou aux épreuves de la série Norseman-Celtman-Swissman.
L'énergie dépensée pour maintenir la température corporelle dans des environnements plus hostiles impacte l'addition calorifique en fin de course.
La perte de masse corporelle (liquide, graisse, sucre, protéine) varie de -10.7% à +3.7% (Speedy et al., 1997; Sharwood et al., 2004; Laursen et
al., 2006; Hew-Butler et al., 2007) selon la température, la durée, le profil de course et le métabolisme.

L'organisme est un système complexe dont on doit connaître le fonctionnement durant un effort tel qu'un triathlon longue distance...et ce n'était qu'un rapide aperçu!